Quelques mois après avoir retiré Sirius Black des terrains de concours, c’est à une autre de ses plus fidèles partenaires, Rebeca LS, qu’Edward Levy a dit au revoir dans une touchante vidéo publié par le media GRANDPRIX. « C’est la jument de ma vie. Elle a une histoire incroyable, mais quand on tombe sur un cheval comme elle, on sait que c’est qu’une fois dans la vie. C’est une grande dame, avec une singularité, un caractère, beaucoup de prestance, et côté sportif elle était exceptionnelle, elle avait les solutions pour tous les parcours. C’est une jument, à mon sens, presque hors catégorie, sincèrement,dans la qualité de cette jument, c’était dingue. Souvent, les chevaux d’une très grande qualité sont un peu précieux, parfois un peu difficiles, et je crois qu’elle était aussi courageuse que respectueuse, aussi battante que sensible et elle cochait toutes les cases. (…) Sportivement c’est une chose, mais l’histoire a été belle, elle a 17 ans aujourd’hui, on est en train de reconstruire l’avenir et je suis fier d’avoir écrit cette histoire-là. (…) Elle fera partie de ces chevaux qu’on n’oublie jamais, les gens ne l’oublieront jamais tellement elle était exceptionnelle et charismatique. Merci Rebeca pour les très très grands moments de sport, mais surtout les très très grands moments de complicité, » a notamment déclaré le jeune Français.

Lors d’Equita Lyon en 2021, la baie avait permis à son cavalier de finir sixième du Grand Prix Coupe du Monde. – Marie Lacombe / Info Jumping

Née au Mexique en 2006, au sein du célèbre élevage La Silla d’Alfonso Romo sis à Monterrey (Mexique), la jolie baie est issue du croisement entre Rebozo LS et Casablanca LS, une fille du performer Cassini I. Par son père, on retrouve du sang français avec notamment le crack Dollar Delapierre, racheté par le haras mexicain et renommé Tlaloc LS, lui-même fils du reconnu Quidam de Revel. Par sa mère, Rebeca est aussi une sœur d’Out Of The Blue LS, performant sur 1,60 mètres, et une descendante des chefs de race Landgraf I (Holsteiner), Ramzes Z (Anglo-arabe), Caletto II (Holsteiner) et Cor de la Bryère (Selle français), qui ont donné pléthore de performers internationaux.

Rebeca est connue pour sa rapidité naturelle, ayant enragé plusieurs classements dans des épreuves de vitesse. – Morgane Jacob / Info Jumping

Si Rebeca est née au Mexique, c’est en Europe qu’elle a commencé sa carrière sous la selle du Mexicain Alberto Michan, qui en a ensuite confié les rênes à Brianne Goutal-Marteau, représentante des États-Unis avec nombre de victoires en CSI5* à son compteur. C’est justement avec l’amazone américaine que la jument a goûté à ses premiers épreuves à 1,55 et 1,60 mètres, avant de passer quelques temps avec l’Irlandais Darragh Kerins. Essayée en février 2016 par Edward Levy à Wellington, la baie est définitivement confiée par Brianne Goutal au jeune Tricolore, alors âgé de 24 ans, en mars 2018, qui l’achète l’année suivante avec la famille Giraud du haras de Lécaude où il est installé.

Dès lors, Rebeca va grandement contribuer à faire gravir les échelons des concours internationaux à son pilote, qui enchaîne les résultats au cours de leurs cinq années de collaboration : outre des victoires dans des épreuves intermédiaires des CSI3* de Cabourg et Munich, 4* de Saint-Lô et Grimaud et 5* de Villepinte, Dinard et Lyon, la jument du studbook La Silla permet aussi à l’actuel champion de France de remporter son premier Grand Prix 5* à Grimaud en mai 2022. Elle collectionnera aussi les classements à La Baule, Monte-Carlo, Lyon ou encore Londres, toujours en niveau 5*. Connue pour sa rapidité au sol et son respect, la baie a donc été une partenaire de choix pour Edward Levy, même si sa carrière ne se termine pas au sommet comme elle l’aurait méritée : après un gros saut lors d’une épreuve à barrage des Stephex Masters à Bruxelles en août dernier, la jument s’était mise à boiter à la réception et avait donc été mise au repos. Revenue sur les terrains de concours à Grimaud en octobre 2022, elle a finalement conclu sa carrière dans le Grand Prix du CSI4* de Saint-Lô et vit depuis sa vie au pré.

La généreuse baie a permis à son cavalier de s’illustrer sur les plus belles pistes du monde. Info Jumping / Morgane Jacob

C’est donc une page qui se tourne pour Edward Levy, qui peut cependant compter sur un beau piquet de jeunes chevaux prometteurs pour prendre la relève de sa généreuse baie. La fille de Rebozo, âgée de 17 ans aujourd’hui, va peut-être se consacrer désormais à la reproduction, elle qui est déjà mère de deux produits nés en 2011 et 2012 : Careca LS Elite d’abord, issu d’un croisement avec Carusso LS La Silla et qui évolue en CSI5* aujourd’hui avec Olivier Robert après être passé par les écuries des Français Thomas Rousseau, Michel Robert, Pénélope Leprévost et Julie-Anne Verneuil et des Irlandais Cian O’Connor et Max Wachmann ; Rebi LS La Silla ensuite, fille de Riscal la Silla, qui tourne depuis 2020 en CSI amateur et 2* sur des hauteurs allant jusqu’à 1,45 mètres avec le Mexicain Jose Antonio Castelazo.


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