Max Kühner et Elektric Blue P auraient-ils remporté leur plus belle victoire ensemble dans le Grand Prix Rolex de Dinard ? Au vu du barrage que le duo autrichien a livré cet après-midi sur la grande piste du Val Porée, on serait bien tenté de dire oui tant celui-ci était époustouflant ! Le parcours concocté par Jean-François Morant et son équipe, long de 620 mètres et comportant 14 obstacles pour 17 efforts, a vu s’affronter certains des meilleurs cavaliers de la planète ; le temps accordé (89 secondes au départ, rallongé à 93 secondes ensuite) a joué son rôle et privé notamment le Suédois Jens Fredricson (Markan Cosmopolit) de barrage et certains des meilleurs mondiaux se sont cassé les dents sur les difficultés.

Ainsi, (étonnement, aurait-on envie de dire), le vertical Esthederm placé en numéro un a chu aux passages d’Alexa Ferrer (Darling de l’Angevine), Julien Gonin (Caprice de Guinfard), d’Emeric George (Diesel GP du Bois Madame) et du numéro un mondial Henrik von Eckermann (Iliana). Le double de verticaux de couleur pâle aura aussi piégé de nombreux cavaliers, à savoir Emanuele Gaudiano (Crack Balou), le vainqueur de l’édition 2017 Nicolas Delmotte (Ilex VP), Philippe Rozier (Le Coultre de Muze), Roger-Yves Bost (Delph de Denat*HDC), Scott Brash (Hello Jefferson) ou encore Simon Delestre (Cayman Jolly Jumper). L’autre combinaison, le triple Rolex placé le long des tribunes et composé d’un oxer, d’un vertical et d’un oxer, a aussi fait son lot de victimes : Jeanne Sadran (Dexter de Kerglenn), Armando Trapote (Tornado VS), Jérôme Guéry (Floris TN) et Marc Dilasser (Arioto du Gèvres), entre autres.

Parti en numéro deux au barrage, Shane Sweetnam a mis la pression sur ses concurrents. Jean-Christophe Bordas / Info Jumping

Au final, quinze cavaliers ont su se déjouer des difficultés dressées sur la piste en herbe, avec de sacrés pointures comme le Brésilien Rodrigo Pessoa, les Belges Grégory Wathelet et Nicola Philippaerts, les Irlandais Shane Sweetnam et Conor Swail ou encore le tenant du titre suisse Martin Fuchs : la bataille promettait d’être rude mais belle sur le parcours raccourci ! Aux rênes de Major Tom, Rodrigo Pessoa a ouvert la deuxième manche de fort belle manière en réalisant un double sans-faute, dont le chronomètre restait néanmoins battable. Son poursuivant Shane Sweetnam l’a démontré immédiatement après : déployant l’ample foulée de son respectueux James Kann Cruz, le numéro neuf mondial lui a infligé plus de deux secondes de débours, établissant le chronomètre de référence à 43’22.

Lancés à sa poursuite, ni Martin Fuchs (Leone Jei), pourtant plus rapides au temps intermédiaire, ni les Tricolores Mégane Moissonier (Cordial) et Kévin Staut (Beau de Laubry Z), ni l’Irlandais Michael Pender (HHS Los Angeles) ni les Belges Grégory Wathelet (Bond James Bond de Hay), Nicola Philippaerts (Katanga van het Dingeshof) et Gilles Thomas (Luna van het Dennehof), n’ont pu le rattraper : si tous ces cavaliers signent de beaux doubles sans-fautes, cela n’aura pas suffi pour surpasser l’Irlandais qui tenait toujours la pole position. Elle aussi partie tambour battant, Janika Sprunger a tourné légèrement trop court sur le troisième oxer du parcours et ne peut éviter une grosse faute de sa jeune mais très prometteuse Orelie, classée dans trois des quatre Grands Prix 5* auxquels elle a pris part cette année et qui étaient les premiers de sa carrière !

Vainqueur en 2021 et 2022, Martin Fuchs est troisième cette année, soit une très belle performance. Jean-Christophe Bordas / Info Jumping

Le dénouement se rapprochait, tout comme la potentielle victoire de Shane Sweetnam et son crack James Kann Cruz. Mais Max Kühner est venu tuer tout espoir de l’Irlandais dans l’oeuf : si on le voit moins gagner que des Julien Epaillard ou des Henrik von Eckermann appelés aux remises des prix tous les week-ends, l’Autrichien est un redoutable concurrent au barrage, connu pour son osmose avec ses montures qu’il reprend très peu et ses virages au cordeau. Et le pilote de 49 ans n’a pas failli à sa réputation, laissant son rapide Elektric Blue P déployer toute sa vitesse, sautant presque sur la cime des chandeliers et avalant la dernière ligne à toute vitesse. À son arrivée, l’Autrichien laisse un grand sourire se dessiner sur son visage, serre et lève son poing vers le public, et pour cause : le tableau affiche 41’73, soit deux secondes de moins que Shane Sweetnam !

Max Kühner et Elektric Blue P ont livré un barrage d’enfer. Jean-Christophe Bordas / Info Jumping

Avec ce chronomètre d’enfer, il ne restait plus qu’aux derniers partants qu’à tenter le tout pour le tout pour espérer remporter le gros lot : jetant toutes leurs forces dans la bataille, François-Xavier Boudant (Brazyl du Mezel), Steve Guerdat (Dynamix de Belheme), Yuri Mansur (Miss Blue Saint Blue Farm) et Conor Swail (Nadal Hero & DB) écopent tous d’une ou plusieurs fautes les reléguant loin dans le classement. C’est donc avec panache que le pilote autrichien et son fils d’Eldorado vd Zeshoek triomphent dans le Grand Prix : incontestablement, ils étaient bien les meilleurs aujourd’hui ! Après un grand nombre de victoires, de podiums et de classements en CSI5*, c’est une épreuve de choix que le duo a fait tomber dans son escarcelle et dont ils se souviendront longtemps, indubitablement.

Les résultats complets ici


0 commentaire

Laisser un commentaire

Avatar placeholder

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *