8 ans que ça n’était pas arrivé : un cavalier remportant deux étapes Coupe du monde d’affilée, le dernier en date étant Christian Ahlmann avec Taloubet Z et Codex One à Madrid et Stuttgart en 2015 ; pour voir un même couple remporter deux GP Coupe du monde de suite, il faut remonter à Pius Schwizer et Carlina à Oslo et Helsinki en 2011. Et pourtant, en cette saison 2023 – 2024, ce ne sont non pas un mais deux cavaliers, tous deux Irlandais qui est plus est, qui ont fait coup double ! Après Richard Howley et Consulent de Prelet Z à Oslo et Helsinki, Daniel Coyle a réalisé cet exploit grâce à sa formidable Legacy (née Chavantele, Z, Chippendale Z x Bon Ami, née chez Romain Rotty) ces deux derniers week-ends à Leipzig et à Amsterdam.

Deux victoires d’affilée, c’est assez rare pour être noté ! – Marie Lacombe / Info Jumping

Quintin Maertens, Louis Konickx et leur équipe n’avaient pourtant pas facilité la tâche aux concurrents, preuve en est avec l’abandon des premiers partants Marcus Ehning et Stargold, après plusieurs fautes sur ce parcours délicat comportant notamment un triple vertical – oxer – vertical et un double oxer – vertical. Sans surprise, ce sont ces difficultés qui ont causé le plus de souci aux prétendants à la victoire, barrant ainsi le chemin du barrage à Jana Wargers (Rockwell RC), Philipp Schulze Tophoff (Carla NRW), Yuri Mansur (QG Alfons San Antonio), Marlon Modolo Zanotelli (Grand Slam VDL) ou Harrie Smolders (Déesse de Kerglenn). Ce sont aussi ces éléments que Jeanne Sadran (Dexter de Kerglenn) et Julien Epaillard (Donatello d’Auge), vainqueur de cette même étape en 2023, ont laissé à terre ; les deux Français ont de tout de fois été assez rapides pour se classer douzième et treizième. Malheureusement, Julien Anquetin et Z Ice Cube Z n’auront, eux, pas été assez rapides : auteurs d’un splendide parcours, le Normand et son appliqué gris dépassent le temps accordé de seize centièmes… Rageant ! Encore plus rageant pour Maikel van der Vleuten et O’Bailey VH Brouwershof NOP, bien décidé à être l’un des nombreux couples néerlandais au barrage, mais le duo réalise un temps de 73’01, quand seulement 73 secondes ont été définies par le chef de piste !

Au final, sept couples ont réussi à se déjouer des difficultés du parcours pour se qualifier pour le barrage. Parti en premier avec un public en feu derrière lui, Jur Vrieling déroule avec sa délicate Griffin van de Heffinck un beau barrage, mais sans prendre tous les risques pour autant, fixant le temps à battre à 40’40. Toutefois, ses poursuivants ne réussissent pas à le rattraper : avec une grosse faute dans le double, le local Marc Houtzager et sa partenaire des Jeux de Tokyo Sterrehof’s Dante prennent la sixième place et le Belge Pieter Clemens, aux rênes de l’énergique Emmerton, commet lui aussi une faute dans le double, le reléguant en cinquième position. Son compatriote Gilles Thomas, en selle sur Luna van het Dennehof, fait mieux en réussissant le deuxième double sans-faute de l’après-midi, mais il est moins rapide que Jur Vrieling et se classe finalement quatrième.

La deuxième place revient à un local de l’étape, Willem Greve. – Marie Lacombe / Info Jumping

Déjà vainqueur le matin même avec son fidèle Grandorado TN NOP, qui retrouve de fort belle manière le chemin de la compétition après une blessure en juillet dernier, Willem Greve est rentré déterminé à offrir la victoire à un public acquis à sa cause. Poussant son étalon Highway TN NOP dans les lignes et profitant de sa puissance, le Néerlandais abaisse le chronomètre de son camarade des Oranje de deux secondes ! Rien ne semblait pouvoir le déloger de sa position de leader, mais est alors entré Daniel Coyle. Lancé à une vitesse supersonique avec les tribunes, peu chauvines, poussant derrière lui à fond, l’Irlandais a exécuté un barrage de folie, sa généreuse jument ne perdant en rien de sa qualité de saut en dépit de la rapidité demandé par son pilote. Lorsqu’ils franchissent la ligne d’arrivée, s’affiche alors le temps canon de 35’45 ! Dernier à partir, Denis Lynch n’a rien pu faire pour rattraper son compatriote, fautant même à une reprise avec Vistogrand, et doit se contenter de la septième place.

« J’avais une revanche à prendre sur Willem depuis Rotterdam, » a plaisanté Daniel Coyle après-coup, le Néerlandais l’ayant battu dans le Grand Prix du CSIO5* de Rotterdam en 2023. « C’était un barrage sacrément rapide, et les virages n’ont pas été aussi fluides que ceux de Daniel, il a pris plus de risques et j’avais peut-être encore deux foulées à enlever, mais je suis tout de même très content de mon cheval ! Il a tout donné, comme à son habitude, et quant au public d’Amsterdam… J’ai fini deuxième mais c’est comme si j’avais gagné ! On a vu du grand sport et les spectateurs ont été incroyables, donc j’ai eu une super compétition et je pense que nous avons un super vainqueur !« , a poursuivi Willem Greve. « Avec Legacy, je sais que si je trouve le bon rythme, tout se passera bien, a ensuite expliqué Daniel Coyle. Ça n’a pas toujours été aussi rose, pendant plusieurs années on n’était pas vraiment sur la même longueur d’onde. Maintenant, elle est au top du top, elle est de mieux de mieux au fur et à mesure qu’elle vieillit, et peut-être que moi aussi, donc j’en suis ravi ! » L’Irlandais n’a pas manqué de rendre aussi hommage à sa propriétaire de longue date Ariel Grange, avec qui il est désormais associé après avoir travaillé pour sa mère Susan, décédée en 2017 et en mémoire de laquelle Chavantele a été renommée Legacy. Désormais, tous les regards sont tournés vers Paris après de telles performances : reste au duo irlandais à continuer sur sa lancée pour sécuriser sa place dans le trio de Michael Blake pour les JO, mais une bonne partie de la route a déjà été faite.

C’est une longue histoire entre Ariel Grange, Daniel Coyle et Legacy. – Marie Lacombe / Info Jumping

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