Jusqu’au bout, on aura tremblé dans cette finale de la Coupe du monde à Riyadh. Au dernier passage de Henrik von Eckermann et King Edward, on a entendu les barres rouler dans leurs taquets, le petit alezan jeter les postérieurs voire même pédaler pour ne pas toucher les plans des oxers abordés de manière un peu hasardeuse par son cavalier. Mais finalement, comme depuis plusieurs années déjà, la bonne étoile du duo suédois a continué de briller et le numéro un mondial a pu lever les deux poings après la ligne d’arrivée, auteur d’une performance majuscule. Accompagné une année de plus par l’inqualifiable King Edward (on commence à manquer de superlatifs pour le décrire !), il a affirmé sa suprématie d’une manière encore plus franche qu’à Omaha : c’est bien simple, quand en 2023 ils avaient fauté à une fois et laissé filer un point de temps, le couple n’a cette fois-ci laissé aucune barre à terre et remporté toutes les épreuves de la finale saoudienne !
Si la compétition n’a pu échapper aux accusations de sportwashing, l’Arabie saoudite étant un pays où les droits humains, des femmes et des LGBT+ sont bafoués quotidiennement, le sport a tout de même été au rendez-vous et les cadors ont tenu leurs rangs. En témoigne la magnifique deuxième place obtenue par Julien Epaillard et Dubaï du Cèdre, forts à leur avantage en cette année olympique. Le meilleur couple français a lui aussi enchaîné les sans-fautes, laissant seulement une barre à terre dans le barrage de la deuxième manche où cette faute n’a pas compté pour le total des points. Si Henrik et son King semblent intouchables, le Normand et sa fille de Baloubet du Rouet pourraient bien s’avérer être les favoris pour leur disputer la couronne à Paris, au vu de la forme olympique qu’ils affichent depuis près d’un an.
En forme olympique aussi, Catch Me Not S ! À 18 ans, le gris n’a pas semblé à l’effort sous la selle de Peder Fredricson et a mené son pilote à la troisième place finale. Une faute en première manche de la finale les a rétrogradé d’un rang, mais les trois autres sans-fautes enquillés le reste de la compétition leur permettent de grimper sur la troisième marche du podium, tout comme à Göteborg en 2019 où le fils de Cardento était déjà de la partie !
Si le trio de tête et leurs montures sont déjà rompus aux championnats, le top ten affiche des cavaliers expérimentés accompagnés de montures lancés dans le grand bain des épreuves sur plusieurs jours. Ainsi Kent Farrington (Greya – Toulayna), Hans-Dieter Dreher (Elysium), Ben Maher (Dallas Vegas Batilly), Max Kühner (EIC Up Too Jacco Blue – EIC Julius Caesar, seul troisième double sans-faute de la finale), Pieter Devos (Casual DV Z), Steve Guerdat (Is-Minka) et Grégory Wathelet (Ace Of Hearts) garnissent du quatrième au dixième rangs.
Pour autant, certaines pointures du jumping mondial n’ont su trouver les clés pour obtenir une meilleure place dans le classement. Scott Brash et son jeune Hello Valentino sont ainsi onzièmes, quand Christian Ahlmann, vainqueur de l’échéance en 2011 aux rênes de Taloubet Z, a connu de meilleures performances avec l’irrégulier Mandato van de Neerheide et termine treizième. Le triple vainqueur de la finale Marcus Ehning, dix-huitième, doit encore trouver ses marques avec Coolio 42, tout comme Martin Fuchs et son sensible Commissar Pezi qui se contenteront de la vingtième place pour le premier championnat du hongre hannovrien. Entre tout ce beau monde s’intercale Jeanne Sadran à la quinzième place finale en selle sur son fidèle Dexter de Kerglenn : soit une belle finale pour la Toulousaine, qui vivait là avec son fils de Mylord Carthago sa première grande échéance senior et a engrangé toute l’expérience nécessaire pour continuer son bout de chemin.
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