Une performance historique. Simon Delestre et Marcus Ehning étaient les deux seuls à faire partie du club très fermé des doubles vainqueurs du Grand Prix du Saut Hermès ; mais ce dimanche 23 mars, le Lorrain a dépassé son camarade allemand pour devenir le seul triple vainqueur de l’épreuve reine du chic temps fort parisien. Le Français a attendu que la compétition retrouve le splendide écrin du Grand Palais, en travaux ces dernières années pour accueillir les Jeux olympiques, pour de nouveau s’imposer.
En 2018 et 2019, Simon Delestre était accompagné du bien nommé Hermès*Ryan des Hayettes, cette année c’est aux rênes de Cayman Jolly Jumper qu’il a décroché la timbale. Le fils d’Hickstead et petit-fils de Quaprice Bois Margot est dans une forme olympique, ayant remporté le Grand Prix Rolex de ‘s-Hertogenbosch le week-end passé. Mais cette fois, le scénario n’était pas le même: quand la semaine dernière, le duo n’avait eu qu’à produire un sans-faute face à ses deux adversaires au barrage, la donne était différente ce dimanche, avec huit adversaires prêts à leur barrer la route vers la victoire.

Il n’était en effet pas facile de se dépêtrer du complexe parcours dressé sur la piste par Santiago Varela et son équipe. Témoins de la difficulté de s’en sortir indemne, pas moins de treize cavaliers n’ont pas terminé l’épreuve, parmi lesquels Jeanne Sadran (Dexter de Kerglenn), Marlon Modolo Zanotelli (Grand Slam VDL), Denis Lynch (Brooklyn Heights) ou Roger-Yves Bost (Embassy du Château). Des scores aussi lourds ont été enregistrés, comme 12 points pour Julien Anquetin (Farah Tame) et Olivier Perreau (GL Events*Dorai d’Aiguilly) ou 8 points pour Julien Epaillard (Donatello d’Auge), Harrie Smolders (Mr Tac) ou Omar Abdul Aziz Al Marzooqi (Enjoy de la Mure). Le temps a aussi compté: alourdissant le score final de Philippe Rozier (5 pts avec Le Coultre de Muze) et Pedro Junqueira Muylaert (Quax 76), il a même privé de barrage Marcus Ehning (Priam du Roset), Nathan Budd (Touardo Blue Z) et Gilles Thomas (Ermitage Kalone), qui avaient tous pourtant déroulé de splendides parcours.
Mais finalement, neuf couples se sont ouuverts la voie du barrage, à commencer par Robert Whitaker. L’indoor réussit si bien à son massif mais agile étalon Vermento, qui s’est déjà imposé cette saison dans la Coupe du monde d’Helsinki. Sans forcer, les deux ont établi le temps de référence. Tentant de surpasser le couple en tête, Kendra Claricia Brinkop a essuyé un refus de son talentueux Enrico de la Pomme, encore relativement inexpérimenté à ce niveau mais qu’on devrait revoir à l’avenir sur les plus beaux terrains. Ni Max Kühner, ni Christian Ahlmann, aux rênes d’EIC Julius Caesar, auteur d’excellentes performances sur le circuit Coupe du monde cet hiver, et d’Untouched LB, pétri de qualités et portrait craché de son père United Touch S, n’ont rattrapé le chronomètre du duo britannique.

Entrèrent alors Simon Delestre et son puissant Cayman, prêt à dévorer les obstacles : le couple ne fit pas de quartier, sans dérouler un barrage fluide mais suffisant pour faire exulter le public quand le chronomètre plus rapide s’est affiché sur les écrans ! Mais il fallait encore attendre le passage de quatre autres couples pour connaître le dénouement de l’épreuve. L’outsider Adrian Schmidt, plus rapide que le duo français en début de parcours, n’a pu éviter une faute de son plaisant Chicharito 11, qui lui permet de courir de beaux concours comme les Coupes du monde Bâle ou Leipzig depuis plusieurs saisons. Le même oxer blanc et doré est tombé au passage d’Andreas Schou et du puissant Darc de Lux, de retour à son meilleur niveau après plusieurs mois éloigné des terrains de concours
Survolant toutes les difficultés avec une Vitalhorse*Fleur d’Oz tout à son affaire, Alexa Ferrer a même abaissé le chronomètre de plusieurs centièmes… Mais a laissé la barre du dernier vertical aux couleurs d’Hermès rouler à terre. Grégroy Wathelet, dernier à entrer en piste, a demandé le maximum d’efforts à Ace Of Hearts. Les temps intermédiaires indiquaient que le couple belge était plus rapide, jusqu’au dernier virage : était-il dessiné trop court ? Toujours est-il que le généreux bai s’est retrouvé un cheveu trop près du vertical Hermès et a renversé la barre avec ses antérieurs. Au paddock, le clan Delestre a explosé de joie, le Français porté aux nues par ses proches extatiques. Rendez-vous maintenant l’année prochaine au Grand Palais pour continuer d’écrire un peu plus l’histoire ?
