Quand on les voit alignés lors d’un barrage, que ce soit en indoor ou en extérieur, on sait qu’ils sont de très, très sérieux prétendants à la victoire. Et la rengaine s’est vérifiée une fois de plus à Lyon, où Richard Vogel et United Touch S n’ont fait qu’une bouchée du Grand Prix Coupe du monde ce dimanche après-midi. Devant des tribunes combles, qui ont largement fait entendre leur soutien aux cadors alignés dans l’épreuve, l’Allemand et son étalon ont livré un barrage du tonnerre, qui leur a permis d’empocher leur troisième GP 5* en intérieur depuis qu’ils sont associés : rien que ça ! « C’était un barrage très excitant, mon cheval a été incroyable ! Max était plus rapide que moi mais il a été malchanceux sur le dernier. L’objectif était de faire un barrage très serré mais c’était compliqué d’enlever des foulées ailleurs. . C’est ma première fois à Lyon et sûrement pas la dernière ! L’atmosphère est incroyable, le public nous porte vraiment. La finale Coupe du monde Longines FEI sera l’un de mes objectifs de la saison », a confié le vainqueur du jour après sa victoire.
Pour cela, le duo allemand a d’abord dû passer le cut de la première manche, sur un parcours abordable dessiné par le maestro Grégory Bodo mais où les fautes se sont toutefois égrenées tout du long : ainsi, le vertical aux couleurs de l’étape lyonnaise sont tombés au passage de Pius Schwizer (Vancouver de Lanlore) et Kévin Staut (Beau de Laubry Z), tandis que le triple a été fatal à Pénélope Leprévost (Ehning Flamingo), Julien Gonin (Valou du Lys) ou Scott Brash (Hello Jefferson). Martin Fuchs (Leone Jei), Victor Bettendorf (Foxy de la Roque) et Simon Delestre (Dexter Fontenis Z) ont quant à eux été piégés par le délicat vertical Cheval Liberté, et les barres du fautif double de verticaux aux teintes pastel ont pénalisé Nicolas Delmotte (Jordan Molga M), Julien Epaillard (Donatello d’Auge) et Olivier Perreau (GL Events*Dorai d’Aiguilly). Le temps a aussi été un facteur déterminant et a privé Jeanne Sadran (Dexter de Kerglenn), Gilles Thomas (Ermitage Kalone), Steve Guerdat (Dynamix de Belhème) et Jana Wargers (Dorette) de barrage, les reléguant du onzième au quatorzième rangs.
Dix couples trouvèrent finalement la clé du parcours parfait: deux Français, deux Belges, un Espagnol, un Néerlandais, un Brésilien, un Italien et un Autrichien. Premier à s’élancer, après un premier où son Blood Diamond du Pont a tout donné pour ne rien faire tomber Julien Anquetin a fourni un barrage de très bonne facture, où les barres ont chanté mais sont restée sur leurs taquets. « Je suis rentré en piste en sachant qu’il y avait de sacrés concurrents derrière, j’ai fait ce que je pouvais aujourd’hui et ils ont été meilleurs que moi. Quand on est Français à Lyon c’est quelque chose, c’est l’un des plus gros et l’un des plus beaux concours en France. C’est la première fois que je suis sans-faute dans le Grand Prix, je suis forcément satisfait. C’est la première fois que je suis sans-faute dans le Grand Prix du dimanche et j’en suis ravi. Le public lyonnais est incroyable, tous les cavaliers étrangers nous le disent donc c’est très satisfaisant de faire un tel résultat ici ! », a déclaré le meilleur des Tricolores en conférence de presse.
Toujours très efficace, le duo français a toutefois immédiatement été battu de deux petits centièmes par Eduardo Alvarez Aznar et son partenaire des JO de Tokyo Legend, à la faveur d’un tracé plus serré. Max Kühner a lui aussi soigné son tracé avec son volontaire Elektric Blue P, mais une hésitation à l’abord du dernier oxer les relèguent en sixième position avec quatre points: dommage, alors qu’ils avaient réalisé le meilleur chronomètre final !
Déterminés à en découdre et peut-être, enfin, décrocher la victoire en GP5* après onze (!) deuxièmes places à ce niveau, preuve de leur extraordinaire régularité, Harrie Smolders et Monaco NOP n’ont rien laissé à la chance : avec un tournant de biais magistral sur le difficile oxer GL Events placé en deux, le duo néerlandais a grapillé tout le temps qu’il pouvait et s’est installé en tête. S’il s’est finalement retrouvé battu, le cavalier oranje ne pouvait que se satisfaire de la performance de son complice : « Monaco adore être deuxième (rires). C’était un très beau plateau de compétition, donc je suis content de terminer deuxième avec ce niveau de difficulté. Il était déjà deuxième vendredi soir dans le Longines Grand Prix », a-t-il relevé, se montrant ravi de son partenaire qui n’a « pas touché une barre du concours et qui, à 15 ans, « est encore très en forme ».
C’était donc sans compter sur Richard Vogel et son massif, mais en même temps si léger étalon. Ni une ni deux, la paire allemande qui avait déjà sauté des obstacles en biais sur la première manche pour gagner du temps, a fourni un épatant parcours: ayant même gagné du temps sur sa première partie de parcours, le pilote s’est permis de soigner les deux derniers obstacles du barrage, profitant de la réactivité de son bai pour repartir au quart de tour quand il le fallait.
Ce faisant, ils installaient la pression sur leurs poursuivants. Et Lorenzo de Luca comme Marlon Modolo Zanotelli, finalement neuvième et dixième avec Denver de Talma et GB Diamantina, se sont fait piéger à la poursuite de ce chronomètre qui s’avèrera hors d’atteinte. En effet, Grégory Wathelet, tenant du titre, comme Cédric Hurel et Pieter Devos, ont bien tout tenté pour rattraper le temps. Mais ni Bond Jamesbond de Hay, un poil moins flamboyant que l’an passé, ni Fantasio Floreval Z, le champion de France au cœur plus gros que lui qui a soulevé des montagnes ce week-end, ni la jeune et prometteuse Casual DV Z n’ont réussi à égaler la performance du fils d’Untouched: ces trois paires se suivent donc du cinquième au septième rangs. Rendez-vous maintenant à Vérone pour la prochaine étape !
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