A l’occasion du Concours Hippique International Equita Longines Lyon le groom de Benoît Cernin, Enzo Perardelle, s’est prêté au jeu de l’interview. Arrivé dans les écuries du Bourguignon en 2021, Enzo retrace son parcours, son expérience auprès d’un cavalier multimédaillé mais aussi ses rituels auprès des chevaux dont il prend quotidiennement soin.

Comment vas-tu et comment se passe ton week-end ici à Equita Longines Lyon ?

Ça va très bien, on a commencé le week-end de la meilleure des façons. Le week-end a débuté par le Grand National avec quatre chevaux, malheureusement on fait deux fois quatre points dans le Grand Prix mais ce n’est pas grave, Finesse de Maugré (7 ans, Comme Il Faut x Ogano Sitte, ndlr) s’est classée troisième du petit Grand Prix. Ensuite on a continué le week-end avec les épreuves du 2* avec deux chevaux : Dynamite du Miral et Désir du Rouet, les chevaux ont très bien sauté hier.

Pourquoi as-tu voulu devenir groom ?

A la base je n’étais pas du tout dans la filière cheval. Je voulais devenir soigneur animalier dans les zoo et puis j’ai atterri dans un lycée où il y avait des chevaux. Ca me tentait alors j’ai fait un cours et on m’avait dit : « tu verras si tu essayes tu ne pourra plus t’en passer » et effectivement je n’ai jamais arrêté d’être à leurs côtés depuis.

Qu’est-ce qui te plait le plus dans ton métier ?

Le relationnel avec mes chevaux. Quand j’arrive le matin ils me reconnaissent directement par exemple. Dans un autre contexte, Désir ne rentre pas facilement sur la piste et Benoit m’a demandé de partir devant car il sait que le cheval me fait confiance, et en effet en me mettant devant le cheval m’a suivi. C’est vraiment quelque chose qui me touche particulièrement. Et la compétition forcément (rires).

Enzo et Benoit Cernin au Jumping de Bourg en Bresse 2022 – Morgane JACOB pour Info Jumping

As-tu une anecdote à nous raconter ?

Un soir lors du Global de Valkenswaard, j’étais alors groom pour Maikel Van Der Vleuten, il m’a demandé comment j’avais fait pour devenir groom. En lui racontant mon parcours il m’a répondu qu’il me souhaitait bon courage pour être encore là dans 20 ans. Je l’ai pris comme un défi, surtout de la part d’un cavalier comme lui !

Maikel disait souvent qu’il fallait toujours se surpasser même dans les moments compliqués, et que tous les efforts réalisées finiront toujours par être récompensé d’une façon ou d’une autre. J’adhère beaucoup à cette philosophie.

Le cheval qui a marqué ta vie ?

Il y en a eu plusieurs. Dana Blue pour commencer. Je ne m’en suis pas occupé longtemps mais cette jument m’impressionne par son courage et sa rigueur, elle est extraordinaire. Il y a aussi Casting de la Wantz (ancienne monture de Marie Pellegrin, qui est désormais sous bannière espagnole, ndlr), j’ai eu une relation vraiment unique avec ce cheval et il m’a beaucoup marqué. J’ai eu l’occasion de le recroiser chez Benoit et ça m’a beaucoup fait plaisir. Et puis pour finir Dynamite du Miral. Elle a un sacré caractère ! Quand j’arrive le matin et que je ne passe pas la voir en première, je suis incapable de l’approcher pour le reste de la journée (rires). C’est devenu un rituel maintenant : je dois m’y prendre plusieurs heures à l’avance pour la préparer entre les soins et nos moments à nous, et ça joue vraiment sur son moral.

Comment as-tu vécu ton expérience auprès de Maikel Van Der Vleuten ?

J’étais groom chez Marine Basquin à l’époque, j’étais jeune et ça s’est fait sur un coup de tête. Juste avant d’aller à Aix la Chapelle je lui ai demandé de parler à Maikel pour pouvoir bosser avec lui. Il a accepté et un mois après je prenais l’avion pour aller dans ses écuries. Le premier soir j’avais vraiment des gros doutes sur ma décision et au final je ne regrette pas du tout l’expérience, je faisais partie de la famille. En plus, le week-end du Longines Global Champions Tour à Valkenswaard, Dana Blue gagne le Grand Prix j’en ai eu des frissons. Lors du barrage on était prêt à sauter par dessus les tribunes tellement on était heureux.

Enzo et Cookie de Vesvre lors du Jumping de Bourg en Bresse 2022 – Morgane JACOB pour Info Jumping

Qu’est ce qui est le plus difficile dans ton quotidien ?

La pression que le cavalier peut nous transmettre. Je suis quelqu’un qui supporte assez bien la pression mais c’est vrai que même si de l’extérieur ils n’ont pas l’air stressé, nous on le ressent différemment et il faut vraiment être capable de gérer ce stress là pour faire ce métier.

Hormis ça le reste c’est la vie de groom : on se lève tôt, on se couche tard mais quand on aime ce qu’on fait ça passe plutôt bien.

Quel est ton secret de groom ?

Je passe beaucoup de temps avec mes chevaux. Je m’assoie dans les boxs et je passe un moment tranquille avant chaque préparation. Ca permet de créer une petite bulle et de rester concentré.

Ton produit chouchou ?

Le Hot Système de chez Alodis Care.

Ton concours préféré ?

J’en ai deux. Ornago en Italie j’ai vraiment adoré et Valkenswaard, la piste est juste extraordinaire.

Piste en sable ou herbe ?

Sable mais c’est parce que je n’aime vraiment pas mettre les crampons (rires).

Pions ou Crins libre ?

Plutôt pions, surtout pour ce genre d’évènement. J’aime présenter des chevaux élégants.


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