Les chefs de piste Grégory Bodo (France) et Gérard Lachat (Suisse) n’ont pas rendu la tâche facile aux 40 concurrents qui se sont élancés ce dimanche après-midi à l’assaut du Grand prix Coupe du monde de Bâle. Au menu du jour, un parcours sinueux sur une piste sans trop d’espace pour reprendre son souffle, avec des angles difficiles et plusieurs obstacles en sortie de courbes pouvant vite surprendre les chevaux. Toutefois, c’est bien le triple placé en quatrième position, après une première ligne relativement simple, qui a occasionné de nombreuses fautes chez les ténors du jumping : Marlon Modolo Zanotelli (VDL Edgar M), Max Kühner (Up Too Jacco Blue), Simon Delestre (Dexter Fontenis Z), Daniel Deusser (Killer Queen VDM), Christian Ahlmann (Dominator 2000 Z) et Martin Fuchs (Leone Jei) s’y sont notamment cassés les dents.
Les hostilités avaient pourtant bien commencé avec Geritt Nieberg et Ben, ouvreurs de l’épreuve et aussitôt sans-faute. Si le parcours des vainqueurs du grand prix d’Aix-la-Chapelle a semblé facile, le temps accordé de 66 secondes s’est vite montré déterminant lors des passages suivants, avec pas moins de quatre couples restés aux portes du barrage pour quelques centièmes dépassés : parmi ces derniers, on a notamment compté Pénélope Leprevost (Bingo del Tondou) et Kévin Staut (Viking d’la Rousserie), qui font finalement une belle opération en se classant huitième et dixième.
Au final, sept partants ont réussi à se qualifier pour un barrage privilégiant des tournants très serrés et deux grandes galopades : Geritt Nieberg, Marcus Ehning et Stargold et la surprise Pia Reich sur PB Chaconie pour l’Allemagne, Pius Schwizer et Vancouver de Lanlore ainsi qu’Edouard Schmitz aux rênes de Gamin van’t Naastveldhof pour la Suisse, Henrik von Eckermann associé à son remarquable King Edward pour la Suède et pour finir Kevin Jochems (La Costa) pour les Pays-Bas.
Partis tambour battant, Geritt Nieberg et Ben (Sylvain x Quincy Jones) ont signé un double sans-faute rapide mais battable, le couple allemand perdant de précieuses secondes dans un dérapage dans un virage en épingle avant un vertical : ils termineront quatrièmes. Leur chronomètre fut abaissé aussitôt le deuxième concurrent passé, puisqu’il s’agissait des stratosphériques Henrik von Eckermann et King Edward (Edward 28 x Feo) : profitant de la grande action de son petit alezan, le Suédois a enlevé une foulée dans la première ligne et abordé les virages en épingle de manière beaucoup plus fluide que son prédécesseur, abaissant le chronomètre de référence d’un peu moins d’une seconde. Double sans-faute aussi pour Pia Reich et PB Chaconie (Chacco Blue x Kannan) pour leur premier Grand prix Coupe du monde, une performance convaincante pour l’avenir avec une belle sixième place à la clé !
Entre alors Marcus Ehning, mondialement reconnu pour ses tracés au cordeau dans les barrages : l’Allemand en selle sur l’étalon Stargold (Stakkato Gold x Lord Weingard) n’a pas failli à sa réputation, s’offrant même le luxe de passer à l’intérieur des traces du couple suédois. Le rééquilibrage du bai par son cavalier à l’abord du dernier vertical lui coûte toutefois un temps précieux et ils terminent deuxièmes, à six dixièmes seulement de la tête. Associé à La Costa (Gitano V Berkenbroeck x Calvino Z) depuis quelques mois seulement, Kevin Jochems réalise lui aussi une belle performance en se classant cinquième, avec un barrage rapide mais sans prendre tous les risques.
Restaient maintenant les deux représentants du pays-hôte, espoir de tout une nation après les contreperformances des ténors comme Martin Fuchs (abandon) et Steve Guerdat (32 points). Partis plutôt lentement, Pius Schwizer a finalement pu compter sur l’amplitude et le respect de son étalon Vancouver de Lanlore (Toulon x Le Tot de Semilly) pour rattraper le temps perdu dans la seconde partie du barrage ; cela ne suffira pas, mais le couple se classe tout de même troisième.
Ne manquait plus que le plus jeune partant, Edouard Schmitz en selle sur Gamin van’t Naastveldhof (Chacco Chacco x Toulon). Comptant sur l’action de son efficace bai, le jeune Suisse était parti sur un train d’enfer, se payant le luxe d’être devant le duo suédois à mi-parcours jusqu’au double oxer – vertical Longines placé en avant-dernier : la chute du premier plan de l’oxer fut fatal au couple téméraire, qui franchit au final la ligne d’arrivée avec plus d’une seconde d’avance sur les champions du monde mais avec une maudite barre au compteur. S’ils terminent septièmes, le Suisse et son SBS de onze ans ont bien montré qu’ils n’étaient plus des gamins et qu’il faudrait compter sur eux à l’avenir ! Après Vérone, Henrik von Eckermann et King Edward s’adjugent donc une nouvelle étape du circuit coupe du monde Longines : comme d’habitude, aurait-on envie de vous dire !
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