Au vu des premiers parcours effectués par les cavaliers concourant en individuel, on pouvait penser que la première manche par équipes des championnats d’Europe de La Corogne allait être au mieux calme, sans rebondissements, au pire ennuyante. Quelle erreur ce fut ! En effet, championnats oblige, l’épreuve a réservé son lot de surprises au public, qu’on pourra déplorer trop peu nombreux dans les tribunes du centre hippique Casas Novas. Santiago Varela avait pourtant mis sur pied un parcours qui paraissait de prime abord abordable, mais qui s’est révélé être piégeux jusqu’au bout, faisant monter la pression crescendo chez les 87 partants.

Cela n’a pourtant pas empêché les représentants de la Grande-Bretagne de maintenir le cap en tête de la compétition. Pourtant, l’après-midi n’a pas été de tout repos pour les Britanniques, qui ont dû faire avec l’élimination de Matthew Sampson et du pourtant métronome Médoc de Toxandria : le duo s’est empêtré dans le triple, menant le bai à refuser le dernier élément par deux fois. Il ne fallait donc pas défaillir pour les trois autres et Ben Maher et Donald Whitaker, aux rênes des excellentes Dallas Vegas Batilly et Millfield Colette, se sont alors appliqués à produire deux beaux sans-fautes, qui leur permettent d’occuper les quinzième et deuxième rangs provisoires. Si tout semblait bien parti pour lui, Scott Brash a quant à lui connu un sursis sur le triple, alors qu’il n’avait pas le droit à l’erreur : ayant perdu les rênes à l’abord de la combinaison, l’Écossais a été sauvé par sa généreuse Selle français Hello Folie (née Folie de Nantuel) qui n’a fait qu’une bouchée des trois efforts (presque) sans l’aide de son cavalier ! Ce parcours acrobatique mais ô combien important s’est terminé sans pénalité pour le duo franco-britannique, quatrième en individuel, ce qui a permis aux cavaliers de l’Union Jack de conserver leur leadership à l’abord de la finale de vendredi.

Mais il faudra pour cela se méfier de l’Allemagne, qui a réalisé la jolie performance de n’aligner que des sans-fautes hier après-midi. Marcus Ehning a lancé ses coéquipiers de la meilleure manière avec son élégant Coolio 42. Sophie Hinners a imité le maestro aux rênes de son Iron Dames*My Prins, apparu sous un meilleur jour après une Chasse peu sereine où ils avaient concédé 4 points. Les choses ont été plus acrobatiques pour Christian Kukuk et sa pépite Just Be Gentle : toujours très énergique, la baie s’est distinguée sur la délicate palanque qu’elle a sauté quasiment de pied ferme après un début de ligne difficile, mais aussi dans le triple où elle a fait parler ses qualités athlétiques pour s’en sortir sans toucher une barre. L’après-midi a été parfaitement conclue par Richard Vogel et son United Touch S, qui se sont sortis sans encombre du parcours et ont donc pris la tête du classement individuel avec seulement 0.01 pénalité ! Il faut dire que son accession à la pole position a été facilité par l’abandon de Daniel Coyle, cartouche individuelle de l’Irlande, qui n’a pas senti sa Legacy à 100% de ses moyens en dépit de leur victoire dans l’épreuve inaugurale.

Les pilotes d’Otto Becker abordent donc la dernière manche en confiance, mais il faudra pour cela se méfier de la Belgique qui sont sur leurs talons en troisième position. Si Pieter Devos, qui pouvait légitimement ambitionner une breloque individuelle avec sa pépite Casual DV Z, a malheureusement défailli et concédé deux fautes, ses coéquipiers Nicola Philippaerts (Katanga v/h Dingeshof), Thibeau Spits (Impress-K van’t Kattenheye Z) et Gilles Thomas (Ermitage Kalone) se sont dépêtrés du parcours sans problème. Avec ces trois parcours parfaits, les Diables rouges ont donc conservé leurs 4,19 points, tout comme l’Irlande qui est remontée d’un cran. Là aussi, les cavaliers de Michael Blake – Seamus Hugues Kennedy (ESI Rocky), Denis Lynch (Vistogrand) et Darragh Kenny (Eddy-Blue) – n’ont eu qu’à effacer les 4 points de Bertram Allen et Qonquest de Rigo pour rester avec leurs 8,39 pénalités.

Cela aux dépens de la France, qui a passé la nuit en cinquième position. Les tauliers Kévin Staut et Julien Epaillard ont tenu leur rang grâce aux efficaces Visconti du Telman et Donatello d’Auge, offrant aux Tricolores deux sans-fautes de belle facture. Les respectifs troisième et vainqueur de la finale Coupe du monde de Bâle ont ainsi conservé leurs points et sont dix-septième et troisième en individuel. Plus tôt, Antoine Ermann n’avait pas tremblé non plus en s’offrant un brillant sans-faute avec Floyd des Près, le couple occupant actuellement la trente-deuxième place individuelle. Pour le collectif, il a toutefois fallu enregistrer les parcours à 4 points de Nina Mallevaey (Nikka vd Bisschop) et Jeanne Sadran (Dexter de Kerglenn), battues par l’oxer post-double pour la première et par le délicat vertical sur bidet d’après-triple pour l’autre ; mais pas de panique pour autant, car on sait comment les championnats se jouent à un rien !

C’est ce sur quoi pourront s’appuyer les Suisses et les Pays-Bas, qui occupent actuellement les sixièmes et septièmes rangs. L’après-midi des premiers a été marquée par les prestations parfaites de Steve Guerdat (Albführen’s Iashin Sitte) et Nadja Peter Steiner (Mila), mais aussi la défaillance de Martin Fuchs et du tempétueux Conner Jei, qui avait déjà montré des signes de défense au paddock. Le champion européen de 2019, qui alterne entre bon et moins bon depuis le début d’année, a perdu tout espoir de podium individuel après 16 points lâchés en cours de parcours avec son bai. Il en va de même pour Maikel van der Vleuten, qui s’est montré fort peu serein avec son pourtant expérimenté Beauville Z NOP : 20 points (trois barres et une volte) ont sanctionné le parcours des triples médaillés de bronze et les Oranje en ont subis les conséquences, ayant dû compter le 4 points de Michael Greeve (Denver) en dépit des sans-fautes de Willem Greve (Pretty Woman van’t Paradijs) et Kim Emmen (Imagine NOP).

Après la défection de Paolo Paini (Casal Dorato), blessé dans sa chute lors de la chasse, les Italiens affronteront la finale à trois, en huitième position provisoire. En queue de peloton des dix équipes qualifiées pour la finale, on retrouve les Danois et les Suédoises. Quatorzièmes après la première manche, les amazones du royaume scandinave se sont offerts un dernier tour de piste grâce aux parcours impeccables de Wilma Hellström, qui retrouve sa Cicci BJN en pleine forme après plusieurs contre-performances, et de Erica Lickhammer-van Helmond, qui a arraché le sans-faute aux rênes de sa généreuse I.Comme Tessa VHL. En revanche, pas de finale pour les médaillés de bronze de Milan, l’Autriche, pour qui la prestation sans pénalité de Katharina Rhomberg et Cuma 5 n’aura pas suffi.
Rendez-vous donc maintenant à 16h15 ce vendredi pour suivre le dénouement de cette épopée collective espagnole !
Les résultats provisoires sont à retrouver ici : équipes – individuel
Les résultats seront à suivre en direct sur le site de Longines Timing